L'alimentation des bébés au Moyen Age

Publié le par Jehanne et Héloïse

Au Moyen Age comme aujourd'hui, l'alimentation du bébé et du petit enfant est spécifique et essentiellement contituée de lait. L'allaitement est général car c'est le moyen le plus simple et le plus sûr de nourrir le bébé. De plus on pense que le lait fait passer de la mère à l’enfant les traits héréditaires et la bonne santé. Cependant, l’allaitement n'est pas chose simple principalement pour les paysannes qui participent aux travaux agricoles. Ces tâches longues et laborieuses peuvent provoquer un appauvrissement du lait voire le  tarir. Dans l'aristocratie, l'allaitement peut également être vue comme une source de contraintes. Les familles les plus aisées font donc appel à une nourrice soigneusement choisie pour ses qualités morales et physiques puisqu'on pense qu'elle va les transmettre, en partie, au bébé par l'intermédiaire de son lait. Si les parents ne peuvent pas offrir au bébé du lait maternel, ils vont lui donner du lait bouilli d’ânesse ou de chèvre et non de vache trop indigeste.  Cependant cette décision est prise en dernier ressort car les parents n’aiment pas donner le lait animal qui est réputé transmettre la bestialité. De plus aucun biberon n'a été retrouvé dans les fouilles archéologiques. Certaines miniatures montrent des femmes nourrissant un bébé au lait animal en utilisant une corne percée au bout pour faire passer le liquide. Néanmoins, nourrir l'enfant ainsi devait être assez difficile; il faut éviter que le lait ne s'écoule trop vite et que le bébé s'étrangle.

 Le s
evrage a lieu vers 2 ans, aux premières dents de lait. Ce passage à l’alimentation solide s’effectue avec précaution mais on cuisine très tôt des bouillies pour les bébés mélangeant du lait, de la farine cuite sous forme de gâteaux émiettés ou de mie de pain, du miel et du vin pour les familles les plus riches. Le vin est bouilli donc sans alcool mais conserve le tanin qui combat les diarrhées et la bouillie est sensée fortifier et faire grandir le bébé plus rapidement. Les mères ont tendance à nourrir abondamment leur bébé pour accélérer la croissance à un âge où la mortalité infantile est trés élevée. Plus du quart des enfants meurt avant l'âge de un an. Les médecins mettent en garde les mères sur le danger d’une nourriture trop lourde trop tôt et les problèmes digestifs qu'elle peut amener. La farine utilisée dans les bouillies  peut être la cause d'aphtes et d'affections gastro-intestinales. Néanmoins les mères semblent rester persuadées des bienfaits d’une alimentation solide.

Plus tard, après les
bouillies semi liquides, l'enfant mange des plats hâchés ou pré mâchés par un adulte. Les aliments doivent être longuement cuits pour faciliter leur mastication. Lorsque l'enfant est assez grand pour partager le repas ou la table des adultes, sa nourriture, même à 6 ou 7 ans, est adaptée à sa physiologie; aux êtres jeunes on donne une nourriture juvénile: oeufs, poussins, poulets, veaux, chevreaux, lapereaux. On évite également à l'enfant les restrictions alimentaires du carême comme pour les malades et les personnes âgées.

Ainsi, la nourriture du petit enfant est spécifique. Elle répond à des contraintes physiologiques particulières à un âge de la vie où le risque de mortalité est trés élevé. La nourriture a pour fonction première de fortifier et de faire grandir le bébé le plus vite possible.

 

Publié dans l'enfance

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M
Merci beaucoup pour cet éclairage sur un sujet peu connu, je viens d'être papa il y a peu et me voilà plutôt rassurer d'être au 21ème siècle ;)
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